La Chronique Matières premières agricoles au 7 juin 2024

 La Chronique Matières premières agricoles au 7 juin 2024

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Les Bourses européennes ont terminé en hausse au terme d’une journée marquée par les attentes des opérateurs sur les annonces de la Banque centrale européenne (BCE), qui a décidé de réduire ses taux directeurs de 25 points mais a toutefois relevé ses prévisions d’inflation pour 2024 et 2025, signalant que la lutte contre la hausse des prix n’était pas terminée. La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi, seul le Dow Jones s’inscrivant dans le vert alors que le S&P-500 et le Nasdaq ont marqué de légers replis après leurs records de la veille, les investisseurs ayant adopté une position prudente avant la publication du rapport sur l’emploi.

Sur le marché des changes, le dollar était hier presque stable (-0,04%) face à un panier de devises de référence tandis que l’euro gagnait 0,11% à $1,0880.

Le marché pétrolier se dirige vers un troisième repli hebdomadaire consécutif mais le Brent a pris hier 1,73% à $79,77 tandis que le brut léger américain (WTI) a progressé de 1,88% à $75,46.

CACAO

Le cacao continue de regagner du terrain après avoir progressé la semaine dernière de 13% à New York et de 8% à Londres. Le cacao new-yorkais échéance juillet a clôturé hier à $ 9 872 la tonne contre $9 331 vendredi dernier tandis que le cacao londonien échéance septembre est passé de £6 910 la tonne vendredi dernier à hier £ 7 232.

L’offre est toujours limitée en raison des mauvaises récoltes en l’Afrique de l’Ouest tandis que la demande s’est révélée résiliente malgré une forte hausse des prix ces derniers mois.

L’Organisation internationale du cacao (Icco) a révisé à la fin de la semaine dernière à la hausse ses prévisions de déficit mondial de cacao pour cette campagne à 439 000 tonnes en raison de broyages plus importants que prévu dans les pays importateurs tandis que ceux des pays producteurs sont en baisse par manque de fèves (Lire : Cacao : hausse du déficit mondial 2023/24 à la suite de broyages importants).

En Côte d’Ivoire, les arrivées dans les ports ivoiriens se sont établies à 1,508 million de tonnes au 2 juin depuis le début de la saison le 1er octobre, en baisse de 28,3 % par rapport à la même période de la saison dernière.

CAFÉ

Le café est toujours en pleine ébullition ! Les prix du Robusta sur l’ICE ont atteint un niveau record hier à $4 294 la tonne, soutenus par des achats de fonds dans un contexte d’approvisionnement restreint, contre $4 120 vendredi dernier. Même tendance pour l’Arabica à $2,3335 la livre hier contre $2,2235 vendredi dernier, la force des prix du Robusta se répercutant sur les contrats à terme sur l’Arabica, les fonds élargissant leurs positions longues nettes sur les deux marchés.

Toujours en toile de fonds, la restriction des approvisionnements du premier producteur mondial de Robusta, le Vietnam tandis que les conditions météorologiques irrégulières laissent toujours planer des incertitudes sur la prochaine récolte du pays.

Le dernier rapport mensuel de marché de l’Organisation internationale du café (ICO) montre que les exportations mondiales de café vert ont augmenté de 15 % à 10,77 millions de sacs (Ms) en avril par rapport à l’année précédente, portées par des volumes plus importants d’Arabica brésilien ainsi que par des expéditions plus élevées de Robusta. Les exportations de Brazil Naturals, un café Arabica non lavé, ont augmenté de 44,9 % en avril pour atteindre 3,83 Ms tandis que les exportations mondiales de Robusta ont bondi de 13,4% pour atteindre 4,08 Ms. Il y a également eu une augmentation de 5,4% des expéditions de Colombian Milds à 860 000 sacs, tandis que l’ICO a signalé une diminution des exportations d’autres cafés doux en provenance d’autres pays.

L’organisation prévoit une production mondiale de 178 Ms pour la campagne en cours qui se termine en septembre et estime la consommation à 177 Ms, ce qui donne un excédent serré de seulement 1 Ms.

En Asie, les prix ont encore augmenté au Vietnam tandis que les récoltes ont démarré dans certaines régions de l’Indonésie.

Au Vietnam, les caféiculteurs des Central Highlands ont cédé leurs grains entre 123 500 et 125 000 dongs ($4,86-$4,92) le kilo contre 120 000 à 121 200 dongs la semaine dernière. Mais l’activité est timide, les agriculteurs ayant déjà vendu la plupart de leurs stocks. « Le café national se dirige vers le sommet qu’il a atteint au début du deuxième trimestre de cette année » indique la Bourse commerciale du Vietnam dans un communiqué. Précisant que « S’il n’y a pas de signaux positifs concernant l’offre au Vietnam et au Brésil, les prix intérieurs du café pourraient atteindre un nouveau record ».

En Indonésie, le Robusta de Sumatra était proposé à un prix supérieur de $1 350 par rapport au contrat de juillet, contre $800. Un autre négociant a cité une prime de $650 par rapport au contrat de septembre, contre $800 dollars il y a une semaine, car “certaines zones de culture ont commencé leur récolte“.

Au Brésil, la récolte de café 2024/25 (juillet-juin) est estimée à 69,9 millions de sacs (Ms) de 60 kg, en hausse de 5,4% par rapport à 2023/24 estime le département américain de l’Agriculture (Usda). La production d’Arabica est estimée à 48,2Ms, en hausse de 7,3%, et celle de Robusta à 21,7 Ms, en augmentation de 1,4%. L’Usda indique que la récolte aurait pu être plus importante, mais qu’une période de sécheresse à la fin de l’année dernière a nui à la phase de floraison mais les pluies bénéfiques du début de l’année ont permis aux arbres de se rétablir partiellement. L’Usda anticipe un volume d’exportations très élevé à 46,65 Ms en 2024/25, en hausse de 2,4 % par rapport à 2023/24, sont 42,5 Ms d’Arabica.

Sur le mois de mai, le Brésil a considérablement augmenté ses exportations de café vert à 243 900 tonnes contre 141 085 tonnes en mai 2023.

L’Afrique a fortement augmenté ses exportations de café au mois d’avril sous l’impulsion des expéditions robustes de la Côte d’Ivoire et de l’Ethiopie (Lire : Bond de près de 40% des exportations de café d’Afrique en avril). L’Éthiopie a exporté 210 000 tonnes de café pour une valeur de un milliard de dollar au cours des 10 premiers mois de l’exercice budgétaire éthiopien 2023/2024 selon l’Autorité éthiopienne du café et du thé (Ecta).

La Colombie a produit 1,12 million de sacs de 60 kg de café arabica lavé en mai, soit une hausse de 39 % par rapport au même mois de l’année dernière, selon la Fédération nationale du café. Quant aux exportations, elles ont augmenté de 10% à 933 000 sacs.

Le Honduras a exporté 938 811 sacs de 60 kilos au mois de mai, en hausse de 13,7% sur un an. Sur les huit premiers mois de 2023/24, elles totalisent 3,4 millions de sacs, en baisse d’environ 4,1 % par rapport à la même période en 2022/23.

Le Costa Rica a exporté 135 027 sacs de 60 kg en mai en baisse de 3,6% sur un an selon l’Institut national du café (Icafe). Au cours des huit premiers mois 2023/24, qui s’étend (octobre à septembre), elles baissent de 5,9 %..

Côté entreprises, une partie des actifs du négociant néerlandais Mercon, en faillite ont été repris (Lire : Les actifs du négociant en café Mercon repris par Sucafina et StoneX Group Inc.).

La société chinoise Luckin Coffee a signé un accord avec le gouvernement brésilien pour acheter environ 120 000 tonnes de café brésilien pour quelque $500 millions d de café aux producteurs sud-américains, selon le ministère brésilien du Commerce et de l’Industrie.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc est volatil mais toujours haussier. Après avoir gagné plus de 10% la semaine dernière, les cours sur l’Osaka Exchange ont terminé aujourd’hui à 357,2 ($2,3) le kilo, un plus haut de trois mois, contre 341 yens la semaine dernière. Le contrat de caoutchouc livraison novembre a progressé de 4,8% cette semaine dans un cinquième gain hebdomadaire consécutif. Le Un marché porté  par une reprise Shanghai Futures Exchange (SHFE), qui a terminé aujourd’hui à 16 020 yuans ($2 212) la tonne,   sa clôture la plus élevée depuis février 2021, contre 15 350 yuans vendredi dernier.

Outre la reprise du marché de Shanghai, le caoutchouc est soutenu par les approvisionnements limités des pays producteurs, le maintien de prix physiques relativement élevés ainsi qu’un certain optimiste lié à la baisse des taux d’intérêt des banques centrales qui pourraient contribuer à la croissance économique.

COTON

Le coton a fait du saut à l’élastique cette semaine pour terminer en hausse hier à 75,440 la livre sur l’ICE mais à un niveau plus bas que vendredi dernier (76,150 cents). Le marché a accusé plusieurs séances de baisse pour tomber à un plus bas de 19 ans pour ensuite rebondir. « Le marché est en baisse depuis quatre jours consécutifs, il est devenu survendu à court terme, donc les traders couvrent les ventes à découvert », indique Keith Brown, directeur du courtier en coton Keith Brown and Co. en Géorgie. Toutefois, la Chine semble être revenue sur le marché. « La Chine a été un acheteur actif la semaine dernière, avec plus de 50 % des engagements, et sa présence a ajouté un certain optimisme à court terme » souligne Valentin Olah, consultant en gestion des risques chez StoneX Group.

En Angola, l’entreprise chinoise Y.A.N International investira $ 983,6 millions dans la production de coton, en plus du blé et du maïs, et prévoit de créer 10 000 emplois. Selon une note du ministère de l’Agriculture et des forêts, le projet prévoit d’être réalisé sur une superficie de 100 000 hectares, dont 66 000 ha dédiés au coton dans la première phase. En phase expérimentale, 5 000 ha de coton et 2 000 ha seront cultivés pour la production de blé et de maïs.

La Côte d’Ivoire a produit 347 922 tonnes de coton graine en 2023/24 a affirmé le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, Adama Coulibaly. Elle est en hausse de 47% par rapport à celle de 2022/23 (236 000 tonnes), récolte qui avait été affectée par les jassides.

HUILE DE PALME

L’huile de palme a légèrement fléchi avec une clôture hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 3 976 ringgits ($848,12) contre 4 079 ringgits vendredi dernier. Le manque de demande et l’augmentation de l’offre devraient contenir les prix, indique un négociant basé à Kuala Lumpur. Précisant « Cette fourchette de négociation de 3 800 à 4 000 ringgits se poursuivra à moins que nous constations une très bonne demande. » De son côté, Anilkumar Bagani, directeur de recherche dans le Groupe Sunvin souligne « L’Inde, acheteur clé, augmente progressivement ses achats et la Chine est également active sur le marché. Nous nous attendons à ce que les prix augmentent à partir de maintenant. »

En Inde, les importations d’huile de palme ont bondi de 12,4% à à769 000 tonnes en mai par rapport au mois précédent, selon la déclaration de cinq négociants à Reuters. Les importations d’huile de palme avaient déjà augmenté le mois dernier passant de 124 228 tonnes le mois précédent à 214 000 tonnes, selon Rajesh Patel, associé directeur chez GGN Research, négociant et courtier en huile comestible.

Une hausse impulsée par la compétitivité retrouvée de l’huile de palme. Les importations d’huile de palme brute sont proposées à environ $948 la tonne CAF en Inde pour livraison en juillet, tandis que l’huile de soja et l’huile de tournesol sont proposées à environ $1 028 et $1 035 la tonne, respectivement. Les importations d’huile de palme resteront importantes même en juin et environ 750 000 tonnes devraient arriver dans le pays, estime Sandeep Bajoria, PDG de Sunvin Group.

Quant aux importations d’huile de tournesol, elles ont grimpé de 74% en mais à 408 000 tonnes et celles de soja de 16,5% à 322 000 tonnes, selon les négociants.

L’Union européenne a importé 3,12 millions de tonnes (Mt) d’huile de palme depuis le début de la saison 2023/24 (qui a débuté en juillet) contre 3,85 Mt importées sur la même période il y a un an, selon les données de la Commission européenne.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz du Vietnam ont baissé cette semaine, sous la pression de l’offre croissante due à la récolte en cours, tandis que les prix de la variété indienne ont augmenté, la diminution des approvisionnements a été compensée par l’intérêt accru des principaux importateurs.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% a augmenté à $539-$546 la tonne contre $535-$543 la semaine dernière. La demande afflue de tous les grands pays importateurs en raison de la compétitivité de l’origine.

Au Vietnam,  les prix du Viet 5% reculent à $575-$580 la tonne contre $580-$585 la semaine dernière avec la hausse des approvisionnements de la récolte en cours. La production vietnamienne de riz paddy cette année devrait rester stable par rapport à l’année dernière à 43 millions de tonnes indiquent les médias d’État citant le ministère de l’Agriculture. La demande de riz vietnamien devrait être soutenue par l’interdiction d’exportation imposée par l’Inde, qui durera probablement jusqu’en septembre, a rapporté le journal Cong Thuong.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5 % étaient inchangés à $ 630 la tonne dans un contexte de stagnation de la demande. Un négociant basé à Bangkok a déclaré que le riz thaïlandais suscite un certain intérêt sur des marchés tels que les Philippines, le Brésil et l’Afrique, mais qu’il n’y a pas eu de transactions majeures susceptibles d’avoir un impact sur les prix. Un autre commerçant a déclaré que les acheteurs sont réticents à acheter en raison des prix élevés et que le marché attend de nouvelles offres provenant des cultures de contre-saison plus tard ce mois-ci.

En Russie, le ministère e de l’Agriculture a proposé de renouveler l’interdiction temporaire des exportations de riz j du 1er juillet au 31 décembre 2024.

Le Brésil a acheté 263 370 tonnes de riz importé pour 1,32 milliard de reais ($250,51 millions) lors d’une rare vente aux enchères destinée à empêcher une hausse des prix après des inondations historiques dans l’État le plus producteur du Rio Grande do Sul, selon l’agence nationale des cultures Conab.

SUCRE

Léger rebond du sucre. Le roux coté à New York est passé de 18,30 cents la livre vendredi dernier à 19,22 cents hier sur l’échéance juillet Quant au sucre blanc, il a clôturé hier à $560,80 la tonne contre $541,70 vendredi dernier sur l’échéance août. Des prix en hausse à la suite de conditions météorologiques peu favorables au Brésil et en Thaïlande. « La période de sécheresse prolongée (au Brésil) pourrait avoir un impact négatif sur les rendements de la canne à sucre », indique LSEG Commodities Research & Forecast tandis que la Thaïlande connaît une situation mitigée, avec de très bonnes récoltes dans certaines régions et moins bonnes dans d’autres, estime un courtier.

Côté entreprises, le deuxième groupe français sucrier Cristal Union a vu son bénéfice net progresser de 72% en 2023 à €307 millions, porté par les cours élevés du sucre. Quant au chiffre d’affaires, il a grimpé de 20% à €2,8 milliards avec des volumes stables.

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