Panne du secteur mondial des transports maritimes
Signe de l’atonie du commerce mondial, le commerce maritime ralentit depuis 2009. Toutefois, il a dépassé les 10 milliards de tonnes transportées en 2015, en hausse de 2,1% par rapport à 2014, selon la dernière Étude sur les transports maritimes 2016 de la Cnuced.
Une faible croissance alors que les capacités de transport ont continué de progresser au taux de 3,5% entrainant mécaniquement une surcapacité et des taux de fret qui plongent. «Ã‰tant donné que le taux de croissance du commerce mondial est le plus faible enregistré depuis la crise financière, les perspectives à court terme du secteur des transports maritimes restent incertaines et risquent de se dégrader », selon le Secrétaire général de la Cnuced, Mukhisa Kituyi
Le rapport souligne que la baisse de la demande chinoise, la faiblesse des prix des produits de base, l’offre de transport excédentaire et les incertitudes géopolitiques dans certains pays producteurs de pétrole et de gaz sont autant de facteurs qui concourent actuellement aux risques de contraction de l’activité dans les transports maritimes.
Des taux de fret historiquement bas
En 2015, la plupart des segments maritimes, à l'exception des tankers, ont connu des niveaux de fret historiquement bas, déclenchés par la faiblesse de la demande et la surcapacité de nouveaux tonnages. Le marché des pétroliers est demeuré solide, principalement en raison de la chute continue et exceptionnelle des prix du pétrole.
Dans le segment des conteneurs, les taux de fret ont diminué de façon continue, atteignant des records de bas prix, le marché continuant à lutter contre l'affaiblissement de la demande et la présence de navires porte-conteneurs de plus en plus nombreux qui sont entrés sur le marché tout au long de l'année. Même tendance pour le marché du vrac sec, qui a été affecté par le ralentissement important du commerce du vrac sec en mer et par l'afflux de tonnage excédentaire. Les taux ont fluctué autour ou au-dessous des coûts d'exploitation des navires dans tous les segments.
Shamika N. Sirimanne, directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la Cnuced observe que les retards enregistrés dans les ports africains ont pour effet d’alourdir de 10 % environ le coût des biens importés, voire plus dans le cas des exportations.