Au Ghana, la crise de l’approvisionnement en cacao s’aggrave

 Au Ghana, la crise de l’approvisionnement en cacao s’aggrave

@ CommodAfrica

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La chute des récoltes en Afrique de l’Ouest, la volatilité et l’envolée du marché du cacao mettent à mal le système des ventes à terme au Ghana, mais aussi en Côte d’Ivoire. Avec la chute de la production en 2023/24, le Ghana serait dans l’incapacité de livrer 350 000 tonnes de cacao et envisage donc de reporter leur livraison lors de la prochaine campagne selon cinq sources recueillies par Reuters.

Le marché avait précédemment estimé que le Ghana pourrait livrer quelque 250 000 tonnes de cacao, soit l’équivalent d’environ la moitié de sa récolte actuelle (Lire : 500 000 tonnes de cacao pré-vendues non livrables par la Côte d’Ivoire et le Ghana). Le Cocobod, l’organisme de réglementation du cacao du Ghana, a déclaré que le pays cherchait à reconduire “certains volumes, mais pas dans ces quantités (350 000 tonnes)“.

A la réduction de la récolte 2023/24 consécutive aux intempéries, à la maladie du swollen-shoot et à l’exploitation illégale de l’or, s’ajoute la contrebande vers les pays voisins pour vendre les fèves à un prix plus élevé que le prix d’achat de l’État.

Cinq sources proches du dossier ont déclaré que le Ghana avait pré-vendu quelque 785 000 tonnes de fèves pour la saison actuelle 2023/24 (octobre-septembre), mais qu’il ne serait probablement en mesure de livrer qu’environ 435 000 tonnes. Le Ghana vend régulièrement, un an à l’avance, environ 80 % de sa récolte, qui s’élève généralement à 750 000 à 850 000 tonnes. Cependant, sa récolte est tombée à environ 670 000 tonnes la saison dernière et ne devrait pas dépasser 500 000 tonnes cette saison.

Quid de la prochaine campagne ?

La campagne 2024/25 s’annonce donc périlleuse. Avec quelque 350 000 tonnes de fèves vendues à terme manquant dans la récolte de cette saison, le Ghana rencontre des difficultés pour réaliser des ventes à terme pour la saison prochaine, soulignent les négociants. Deux sources ont indiqué à Reuters que le pays n’avait vendu à terme que 100 000 tonnes. De plus, ces 100 000 tonnes, comme les 350 000 tonnes prévues pour la saison prochaine, ont été vendues à moins de la moitié des prix mondiaux actuels du cacao, ce qui signifie que Cocobod aura du mal à augmenter les prix aux agriculteurs la saison prochaine sur la base de ces ventes.

Alors que les cacaoculteurs du Ghana n’ont pas bénéficié de l’envolée des prix mondiaux du cacao cette campagne, compte tenu du système de fixation des prix dans le pays, l’incapacité d’augmenter les prix lors de la prochaine campagne incitera probablement les agriculteurs à intensifier davantage la contrebande des fèves, à entreprendre d’autres cultures ou à vendre davantage leurs fermes aux chercheurs d’or.

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