En Côte d’Ivoire, face aux difficultés de la filière cacao rencontre entre les acteurs et le régulateur

En Côte d’Ivoire, la hausse des cours et le manque de fèves continuent de créer de nombreuses difficultés. Hier, une réunion avec des acheteurs, des responsables de coopératives, des exportateurs et des industriels de la filière café-cacao s’est déroulée au Conseil café cacao (CCC). Face à certaines « pratiques non recommandables de certains opérateurs véreux qui violent les dispositions mises en place par l’organe régulateur pour assurer le bon déroulement de cette campagne », le CCC a pris des sanctions contre ses opérateurs, indique l’organe de régulation. Parmi celles-ci, le non-respect de la durée des contrats et des stocks, la dissimulation des stocks, la fraude sur les certificats et labels, la fuite des produits vers les pays frontaliers. Une quarantaine de coopératives auraient été suspendues.

A l’occasion de cette réunion, le directeur du CCC, Brahima Yves Kone, a rappelé « Si nous voulons que cette filière continue de vivre, il est extrêmement important que nous suivions les règles fixées par l’État de Côte d’Ivoire dans la commercialisation de ce produit. L’objectif principal pour nous est de faire en sorte que l’intérêt du planteur soit protégé et celui des autres acteurs. J’ai donc décidé de vous rencontrer pour vous rappeler, que sans règle, la filière ne peut pas continuer à fonctionner ».

Face à la fraude au certificats Fairtrade (Lire : La Côte d’Ivoire suspend temporairement sa certification Fairtrade pour le cacao), le CCC envisage d’introduire des mesures visant à réduire la fraude liée aux contrats de cacao certifié commerce équitable. “Cette année, nous avons constaté que 97% de notre cacao est certifié Fairtrade. Ce n’est pas possible et vous ne pouvez pas me faire croire le contraire“, a déclaré le directeur, soulignant qu’environ 50 % du cacao ivoirien obtenait habituellement la certification ces dernières années.

En outre, pour mettre fin aux contrats frauduleux, comme le report des contrats pour la récolte principale de cacao de 2023/24 pour stocker du cacao qu’ils ont acheté à FCFA 1 000 le kg et l’ont vendu à FCFA 1 500, le régulateur envisage de limiter le nombre d’acheteurs de cacao à 30 au lieu de plus d’un millier.

De leur côté, les acheteurs et les coopératives ont indiqué au CCC que la solution serait d’augmenter la marge des acheteurs de FCFA 80 francs par kg à FCFA 200.”Nous ne pouvons pas respecter le prix parce que nos coûts sont trop élevés alors que la marge est insignifiante“, a déclaré un acheteur présent à la réunion. En réponse, le CCC a indiqué qu’une augmentation de la rémunération était possible et qu’elle était à l’étude.