La Chronique matières premières agricole au 11 mai 2023

 La Chronique matières premières agricole au 11 mai 2023
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CACAO – CAFÉ – CAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZ – SUCRE

CAOUTCHOUC

Après la période de fête en Asie, le marché du caoutchouc à la reprise est dans le rouge accumulant trois jours de baisse et la perspective d’un quatrième aujourd’hui. Les cours ont clôturé hier sur l’Osaka Exchange à 209,5 yens ($1,55) le kilo et à 12 160 yuans ($1 759,23) la tonne à Shanghai. Un marché qui reflète les pertes du marché de Shanghai et des données économiques faibles.

En Chine, les chiffres publiés cette semaine laissent à penser que le rebond de l’activité post-covid au 1er trimestre s’essouffle et que davantage de mesures de relance pourraient être nécessaire pour stimuler l’économie.  La demande interne est terme, les  nouveaux prêts bancaires chinois ont dégringolé beaucoup plus fortement que prévu en avril, la déflation à la sortie des usines s’est aggravée avec un indice des prix à la production au plus bas depuis mai 2020 et les importations chinoises se sont fortement contractées en avril, tandis que les exportations ont augmenté à un rythme plus lent.

En outre, la demande demeure en caoutchouc faible alors que la période d’hivernage prend fin et donc que les volumes vont augmenter à partir du mois de juin.

La Chine continuera à prélever des droits antidumping sur les importations de caoutchouc chloroprène en provenance du Japon, des Etats-Unis et de l’Union européenne pendant cinq années supplémentaires, a déclaré mardi le ministère du Commerce. L’extension entre en vigueur le 10 mai.

Toujours en  Chine, les ventes de véhicules de tourisme en Chine ont augmenté de 2,1 % en avril par rapport au mois précédent pour atteindre 1,65 million d’unités, mais ont chuté de 1,4 % en glissement annuel pour les quatre premiers mois de 2023 à 5,9 millions d’unités, selon la China Passenger Car Association (CPCA), soulignant un rythme de croissance plus lent au fur et à mesure que les baisses de prix et les incitations se sont estompées.

Les ventes de véhicules à énergie nouvelle, qui comprennent les voitures électriques à batterie pure et les hybrides rechargeables, ont dérapé de 3,6 % sur une base mensuelle en avril et ont représenté 32 % des ventes totales de voitures au cours du mois, selon les données de la CPCA.

En Malaisie, la production de caoutchouc naturel a diminué de 0,1% à 27 188 tonnes en mars mais augmenté de 10,8% par rapport à mars 2022, selon le Département des statistiques de Malaisie (DOSM). En mars 2023, les  stocks totaux de caoutchouc ont grimpé de 6,3% à 203 372 tonnes tandis que les exportations ont baissé de 5,4% à 45 789 tonnes. La Chine reste la principale destination (50,8%)  puis se situent l’Allemagne (14,7%), la Turquie (4,2%), le Pakistan (2,4%) et l’Égypte (1,7%).

Sur le 1er trimestre 2023, la production a chuté de 7,2% par rapport au quatrième trimestre 2022 et de  17% par rapport au 1er trimestre 2022.

COTON

Dégringolade des cours du coton qui ont perdu leur élan de la semaine dernière et ont affiché quatre séances consécutives de baisse pour clôturer hier sur l’ICE à 79,62 cents la livre contre 83,90 cents vendredi dernier.

Un soutien aux cours du coton pourrait toutefois venir de la Chine où la production pourrait chuter en 2023 et de l’Inde où les exportations devraient tomber leur plus bas niveau depuis 18 ans (Lire ci-dessous).

En Chine, la production de coton pourrait décliner cette année sous un double effet : le temps glacial a retardé les semis et endommagé les plantes dans certaines et région mais aussi certains agriculteurs se seraient détournés vers la production de céréales en suivant les conseils du gouvernement dans le cadre d’une campagne visant à renforcer la sécurité alimentaire.

La récolte pourrait chuter d’un million de tonnes par rapport à l’année dernière, a déclaré à Bloomberg  Guo Chao, directeur général de Hebei Xingyu Textile Material Co., un important négociant et transformateur de coton. Si cela se réalisait, cela représenterait une baisse de plus de 15 % par rapport à une production d’environ 6 millions de tonnes en 2022. Toutefois, a précisé Guo Chao, la récolte a le temps de récupérer et des conditions plus ensoleillées et plus chaudes cette semaine pourraient améliorer les perspectives.

En Inde, les exportations de coton en 2022/23 (se terminant au 30 septembre) devraient tomber à leur plus bas niveau en 18 ans (2024/05) à 2 millions de balles selon la Cotton Association of India (CAI). En 2021/22, l’Inde avait expédié 4,3 millions de balles. Une chute des exportations consécutive à la baisse de la production qui pourrait chuter à 29,84 millions de balles contre 30,3 millions de balles la campagne précédente. Si elle se confirme, les stocks de clôture tomberaient à 1,4 million de balles en 2022/23, soit le plus bas niveau depuis plus de trois décennies, selon la CAI. L’association anticipe aussi une baisse de la consommation locale de 2,2% à 31,1 millions de balles.

Le Mali compte après une très faible campagne 2022/23, le pays compte sur un net rebond de sa production de coton en 2023/24 à 780 000 tonnes (Lire : Cap sur les 780 000 tonnes de coton en 2023/24 au Mali).

En Côte d’Ivoire, les exportations de coton sont en forte chute  au 1er trimestre 2023 à 62 158 tonnes, soit une baisse de 44% par rapport à la même période en 2022. Une baisse révélatrice de la chute de la production en 2022/23 en Côte d’Ivoire, mais aussi au Burkina Faso et au Mali suite notamment à l’invasion des jassides.

HUILE DE PALME

Les prix de l’huile de palme ont été volatils et ont fini hier en légère hausse à 3 604 ringgits ($812,63) la tonne sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange contre 3 594 ringgits vendredi dernier. Pourtant les stocks d’huile de palme de la Malaisie ont chuté à leur plus bas niveau en 11 mois en avril (voir ci-dessous) mais les exportations sont faibles en raison d’une plus forte compétitivité de l’huile de palme indonésienne mais aussi des autres huiles douces. Dans le même temps, des rumeurs persistantes font état d’un rebond de la production en Indonésie tandis que la prudence règne sur le marché de l’énergie.

Lors d’une conférence à Dubaï, l’analyste Dorab Mistry, directeur de la société indienne Godrej International, a estimé que les prix de l’huile de palme malaisienne pourraient dépasser les 4 000 ringgits la tonne au second semestre à mesure que le phénomène climatique El Niño se développe (Lire : Alimentation mondiale : le retour du phénomène d’El Niño en 2023). Le phénomène devrait réduire les rendements des principaux producteurs et ainsi faire grimper les prix à moins qu’il y est une profonde récession mondiale et que les prix de l’énergie chutent, estime-t-il. Ajoutant, un autre facteur important à surveiller est le corridor d’exportation de la mer Noire entre la Russie et l’Ukraine. Si le corridor d’exportation de la mer Noire reste ouvert, les prix à terme de l’huile de palme se débattront entre 3 400 et 4 000 ringgits jusqu’à ce qu’un problème climatique surgisse.

La Malaisie a vu ses stocks d’huile de palme chuter de 10,54% en glissement mensuel à 1,5 million de tonnes (Mt), selon des données officielles publiées par le Malaysian Palm Oil Board (MPOB). La production d’huile de palme brute a diminué de 7,13 % en glissement mensuel pour atteindre 1,2 Mt. Mais les exportations sont aussi en recul à  1,07 Mt, soit 27,78% de moins en glissement mensuel. Quant aux importations d’huile de palme de la Malaisie, elles  ont également chuté de 15,32% en glissement mensuel à 33 678 tonnes.

En Inde, les producteurs d’oléagineux indiens ont exhorté le gouvernement à augmenter la taxe à l’importation sur l’huile de palme pour soutenir des milliers d’agriculteurs locaux qui font face à une baisse des prix intérieurs du colza. Ces derniers ont chuté de 4 500 roupies ($55) à 4 700 roupies pour 100 kilos, soit moins que le prix de soutien minimum fixé par le gouvernement de 5 450 roupies pour 100 kg. “Nous avons demandé au Premier ministre Narendra Modi d’examiner personnellement la question de la chute des prix des oléagineux et la nécessité d’augmenter les droits d’importation sur l’huile de palme“, a déclaré à Reuters Rampal Jat, président national du conseil des agriculteurs de Kisan Mahapanchayat. Le président estime que le gouvernement doit aussi demander à ses agences d’acheter du colza à des prix garantis, ce qui apporterait un soulagement immédiat aux agriculteurs.

L’année dernière, l’Inde a aboli la taxe à l’importation de base sur l’huile de palme brute (CPO) mais maintenue  the Agriculture Infrastructure and Development de 5%. Pour l’huile de palme raffinée, la taxe à l’importation est de 12,5 %.

Côté entreprises, RHB investment Bank estime que les sociétés malaisiennes de plantation d’huile de palme devraient enregistrer une baisse de leur bénéfice au 1er trimestre 2023 sur une base trimestrielle et annuelle. La banque remarque que la production de régimes de fruits frais pour les entreprises couvertes a augmenté de 1,3% en glissement annuel au 1er trimestre tandis les prix au comptant de l’huile de palme brute ont diminué de 35 %. D’un trimestre à l’autre, la production a chuté de 19% et les prix n’ont augmenté que de 2%.  La banque s’attend à ce que les prix de l’huile de palme restent dans une fourchette comprise entre 3 500 et 4 500 ringgits la tonne pour le reste de 2023 avec une moyenne de 3 900 ringgits

RIZ

Après la période de fête en Asie et d’un marché calme, les prix à l’exportation en Thaïlande ont atteint un sommet de quatre mois tandis qu’ils se sont stabilisés tant au Vietnam qu’en Inde.

En Thaïlande, les prix Thaï 5 % ont atteint leur plus haut niveau depuis janvier à $498-$500 la tonne contre $485 la semaine dernière soutenus par  une demande croissante et à un renforcement du baht.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont inchangés à $485-$495 la tonne  mais sont proches des sommets observés en avril 2021.

Au cours des quatre premiers mois de 2023, le Vietnam a enregistré une augmentation de 23,4% de ses exportations de riz par rapport à l’année précédente à 1,85 million de tonnes (Mt), selon les données des douanes gouvernementales. Elles ont augmenté de 80 % par rapport au mois de mars pour atteindre 961 608 tonnes en avril. “L‘activité commerciale est robuste car les exportateurs poussent leurs achats pour remplir les contrats signés“, a déclaré un négociant basé à Ho Chi Minh-Ville.

En Inde, les prix du riz étuvé  5 % sont restés inchangés à $376-$380  la tonne, leur plus bas depuis décembre. “La demande est faible. L’approvisionnement de la récolte d’hiver est également retardé en raison des précipitations intempestives des dernières semaines“, a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans l’État méridional de l’Andhra Pradesh.

Le Mali devrait produire 3 millions de tonnes de riz en 2023/24 (Lire : Le Mali produirait 6% de céréales en plus cette campagne).

 

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