La Chronique Matières premières agricoles au 24 mai 2024

 La Chronique Matières premières agricoles au 24 mai 2024

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Les principales bourses européennes, hormis Londres, ont terminé dans le vert hier, tandis que Wall Street a terminé en baisse.

Sur le marché des changes, le dollar monte avec l’accélération de l’activité économique aux Etats-Unis en mai, le billet vert prenant 0,04% face à un panier de devises de référence. L’euro se traite à 1,0824 dollar (+0,03%) et la livre sterling à 1,2712 dollar (-0,02%).

Les cours pétroliers sont volatils. Le Brent reflue de 0,35% à $81,61 le baril  et le brut léger américain (WTI) de 0,53% à $77,16.

CACAO

Le cacao a repris un peu de couleur. Après avoir cédé plus de 20% la semaine dernière sur l’ICE à $7 384 la tonne vendredi dernier, le contrat de juillet est remonté pour clôturer hier à $ 8 109. Même tendance à Londres. Partie de £ 6 121 vendredi dernier, la tonne a terminé hier à £ 6 652.

Le rapport de l’Organisation international du cacao (ICCO) souligne l’extrême volatilité du marché du cacao et la difficulté de tenir une position sur le marché à terme tant elle devient plus coûteuse et risquée avec des appels de marge grandissant.   La volatilité annualisée des prix de la 2e position sur ICE Futures US est passée d’environ 3,95 % en octobre 2023 à près de 18,73 % en avril 2024, indique l’ICCO.

En Côte d’Ivoire, la hausse des cours et le manque de fèves continuent de créer de nombreuses difficultés. Hier, une réunion avec des acheteurs, des responsables de coopératives, des exportateurs et des industriels de la filière café-cacao s’est déroulée au Conseil café cacao (Lire : En Côte d’Ivoire, face aux difficultés de la filière cacao rencontre entre les acteurs et le régulateur).

Toujours en Côte d’Ivoire, les arrivées de cacao dans les ports ont atteint 1,437 million de tonnes au 19 mai depuis le début de la saison le 1er octobre, en baisse de 29 % par rapport à la même période de la saison dernière, ont estimé les exportateurs lundi. Outre, une production plus faible, la thésaurisation des fèves par les coopératives pourrait contribuer de l’ordre de 60 000 tonnes à réduire les arrivages estiment les négociants.

Les conditions climatiques de la récolte intermédiaire semblent s’améliorer. Lundi, les agriculteurs ont constaté des pluies supérieures à la moyenne la semaine dernière dans la plupart des principales régions cacaoyères de Côte d’Ivoire. Il faut qu’elles se poursuivent au moins jusqu’à la fin juin pour que la récolte soit abondante.

CAFÉ

Le café commence aussi à regagner du terrain. Hier, le Robusta a terminé hier à $3 819 la tonne pour le contrat de juillet contre $ 3 819 vendredi dernier. De $2,066 la livre vendredi dernier, l’Arabica a clôturé hier à $2,1565.

En Asie, les prix intérieurs du café au Vietnam ont légèrement augmenté cette semaine dans le sillage de la hausse des prix à Londres tandis que les primes ont également augmenté sur le marché indonésien.

Dans les Central Highlands au Vietnam, les caféiculteurs ont vendu leur kilo de café entre 110 000 et 114 500 dongs ($4,32 à $4,50) le kilo contre 100 400 à 101 500 dongs la semaine dernière. “Il a plu récemment mais un peu trop tard car des dégâts dus à la sécheresse ont été enregistrés. De nombreuses petites cerises sont tombées des arbres“, indique un négociant basé dans la ceinture du café. “Les prix pourraient rester au-dessus de la barre des 100 000 dongs par kg. Mais la possibilité pour les prix d’atteindre le record atteint au début du mois dépendra des approvisionnements en provenance d’Indonésie et du Brésil.”

En Indonésie, le Robusta est proposé à un prix supérieur de $1 250 par rapport au contrat de juillet de Londres contre $1 200. Un autre trader a proposé une prime de $1 100 sur le contrat de juillet, contre une fourchette de $1 100- $1 200 la semaine dernière.

Le département américain de l’Agriculture (Usda) estime que la production de café en Indonésie devrait fortement rebondir en 2024/25 (avril-mars) à 10,9 millions de sacs (Ms) de 60 kg, contre une production révisée à la baisse de seulement 7,65 Ms en 2023/24, ce qui représente la plus petite récolte depuis au moins six ans en raison de l’impact négatif du phénomène climatique El Nino. L’USDA s’attend à une reprise des rendements agricoles dans les champs de café Robusta en Indonésie, ainsi qu’à de bons rendements dans les zones cultivant du café Arabica. Toutefois, la récolte du café sera probablement retardée car les plants ont mis plus de temps à se remettre de la sécheresse de la saison dernière. Les exportations de café vert devraient atteindre 6 Ms en 2024/25, contre 4,28 Ms pour la récolte précédente.

Au Brésil, les exportations de café devraient terminer la saison 2023/24 à un niveau record, indique le directeur commercial de l’exportateur local Eisa. Carlos Alberto Santana a estimé qu’elles devraient atteindre environ 46,3 millions de sacs de 60 kg, contre 35,6 millions de sacs en 2022/23.

Au niveau de la production, l’agence gouvernementale de l’alimentation et des statistiques Conab estime que la récolte de café devrait atteindre 58,81 millions de sacs (Ms) de 60 kg en 2024, légèrement au-dessus des prévisions précédentes de l’agence de 58,08 Ms. Celle d’Arabica devrait totaliser 42,11 Ms et celle de Robusta à 16,71 Ms, qui serait alors la deuxième plus grande récolte de la série historique de la Conab.

Pour 2025, le président de la plus grande coopérative du pays Cooxupe, Carlos Augusto Rodrigues de Melo, estime que la production de café devrait augmenter car les perspectives en matière de prix et de coûts de production sont favorables aux agriculteurs et il s’attend à une légère augmentation de la superficie cultivée en café l’année prochaine.

En Colombie, la production de café devrait atteindre 12,4 millions de sacs, estime le département américain de l’Agriculture (USDA). Cependant, le rythme de reprise de la production est entravé par El Niño, qui a entraîné une augmentation des taux d’infestation de foreurs et affecté certaines cultures. Les exportations devraient atteindre 12 millions de sacs.

Au Honduras, la production de café est attendue par l’USDA à 5,5 millions de sacs en 2023/24, en baisse de 24 % par rapport à l’année précédente. La diminution de la production de café est attribuée à l’incidence élevée de la rouille du café et à la pénurie persistante de main-d’œuvre au niveau national. Les exportations seraient en baisse de 6% à 5 millions de sacs.

Au Pérou, la production et les exportations de café du Pérou devraient poursuivre leurs récentes tendances de croissance et augmenter respectivement de 7 % et 6 % en 2024/25, estime l’USDA. La production devrait atteindre 4,22 millions de sacs et les exportations devraient atteindre 4,07 millions de sacs.

Au Nicaragua, Managua prévoit que la production de café en 2024/25 rebondira à 2,6 millions de sacs avec le retour à des niveaux moyens de précipitations qui devrait améliorer les rendements. Cependant, les producteurs de café nicaraguayens sont confrontés à des vents contraires au cours de la campagne de commercialisation 2024/25 avec une pénurie de main-d’œuvre.

CAOUTCHOUC

Le caoutchouc s’étire enregistrant une troisième hausse hebdomadaire avec une clôture aujourd’hui sur l’Osaka Exchange à 331,3 yens ($2,11) le kilo contre 322 yens vendredi dernier. Sur le Shanghai Futures Exchange, partie de 14 685 yuans la tonne a terminé aujourd’hui à 15 025 yuans ($2 073,84). Le marché a suivi la hausse des prix physiques en Thaïlande, le prix de la feuille de caoutchouc fumé de référence thaïlandaise destinée à l’exportation (RSS3) augmentant de 2,53 % pour la semaine. Des prix qui grimpent en raison des faibles arrivages de formes primaires de caoutchouc naturel sur divers marchés locaux en Thaïlande

La hausse des prix à terme du caoutchouc “pourrait provenir de la résilience surprenante des prix du latex en Thaïlande” malgré la saison post-hivernage, a déclaré Farah Miller, PDG d’Helixtap Technologies. Néanmoins, la « courbe à terme très plate » des contrats à terme sur le caoutchouc pourrait indiquer une possible correction technique à la baisse pour les premiers mois, a-t-elle ajouté.

Au niveau de l’offre et de la demande, l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (Anrpc) a indiqué que la production de caoutchouc naturel devrait augmenter de 4% pour atteindre 996 000 tonnes en mai tandis que la demande augmenterait de 1% à 1,262 million de tonnes, les conditions météorologiques défavorables devant avoir un impact sur la productivité des arbres et la sensibilité aux maladies.

Au Vietnam, les exportations de caoutchouc devraient atteindre entre $3,3 et $3,5 milliards d’ici la fin de cette année, indique l’Association vietnamienne du caoutchouc dans Vietnam News. Le pays a exporté 499 000 tonnes de caoutchouc pour valeur de $743 millions au cours des quatre premiers mois de cette année, en hausse de 6,4% en volume et de 14 %. La Chine demandeur le premier client représentant 80% du volume suivie par l’Inde.

En Europe, les ventes de voitures neuves ont grimpé de 13,7% en avril sur un an, soit leur plus forte hausse depuis octobre dernier, après la baisse des immatriculations en mars, selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). La hausse sur les principaux marchés, comme l’Espagne, l’Allemagne, la France et l’Italie, était à l’origine de cette augmentation, tandis que Pâques anticipée avait ajouté deux jours de vente supplémentaires au mois. En avril, les ventes de voitures électriques à batterie ont augmenté de 14,8 % et celles de voitures hybrides électriques de 33,1%.

COTON

Nette remontée des cours du coton qui repassent au dessus de 80 cents sur l’ICE avec une clôture pour le contrat de juillet hier 81,720 cents la livre contre 75,890 cents vendredi dernier. Une remontée impulsée par un regain de la demande chinoise et de solides en ventes américaines à l’exportation, dont une grande partie en direction de Pékin.

Côté entreprise, suite du feuilleton pour l’acquisition de la plus ancienne et la plus grande entreprise d’égrenage de coton d’Australie, Namoi Cotton, avec cette semaine l’entreprise australienne qui demande à ses actionnaires de rejeter l’offre de Louis Dreyfus Company, celle-ci étant inférieure à celle d’Olam Agri. Une demande qui intervient après les inquiétudes exprimées la semaine dernière par Commission australienne de la concurrence et de la consommation (Lire notre Chronique du 17 mai).

HUILE DE PALME

Quasi stabilité du marché de l’huile de palme avec une clôture aujourd’hui sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 3 886 ringgits ($825,05) la tonne contre 3 890 ringgits vendredi dernier.

Aujourd’hui avec l’appréciation des prix des huiles concurrentes, soja et tournesol, suite à des problèmes de production, l’huile de palme devrait commencer à regagner des parts de marché. Pour l’instant entre le 1er et le 20 mai, les exportations malaisiennes d’huile de palme ont chuté entre 8,3 % et 9,6 % par rapport au mois précédent, selon les inspecteurs du fret. Les négociants attendent une reprise de la demande mais également une remontée de la production.

RIZ

En Inde, les prix à l’exportation du riz indien ont légèrement augmenté cette semaine, les acheteurs ayant opté pour les offres relativement moins chères du principal exportateur, tandis que les taux thaïlandais oscillaient près de leur pic de trois mois, la demande indonésienne et l’activité intérieure restant fermes.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont grimpé à $536-$544 la tonne contre $531-$539 la semaine dernière. La demande s’est légèrement améliorée de la part des acheteurs africains, car l’Inde proposait du riz à un prix inférieur à celui des autres pays concurrents.

En Thaïlande,  les prix du Thaï 5% diminuaient légèrement à $630-$635 la tonne contre $632-$640 la semaine dernière. Les prix sont soutenus par la demande indonésienne et l’activité intérieure.

Au Vietnam, les prix du Viet 5 % étaient inchangés à $585-$590 la tonne. Dans certaines régions de la province du Delta du Mékong, les agriculteurs ont commencé leurs récoltes d’été et d’automne.

SUCRE

Stabilité du marché du sucre. Le roux coté à New York est passé de 18,13 cents la livre vendredi dernier à 18,26 cents hier soir sur l’échéance mai. Quant au sucre blanc, la tonne a clôturé hier à $539,70 la tonne contre $534 ,70.

La récolte de la canne à sucre ainsi que le rythme du broyage dans le centre-sud du Brésil ont bien démarré et mis le marché sur la défensive. “Bien que la trituration de la canne à sucre au Brésil ait démarré en force, il est important de noter les inquiétudes concernant la sécheresse prolongée et la diminution de l’humidité du sol, qui pourraient peser sur les rendements de la canne, en particulier dans la seconde moitié de la saison“, a souligne LSEG Commodities Research & Forecast dans une note.

L’Ukraine a déjà atteint le quota de sucre qu’elle peut exporter vers l’Union européenne ont indiqué les analystes, et son syndicat de producteurs, Ukrstukor, a demandé au gouvernement de suspendre formellement les expéditions supplémentaires de sucre. Le volume pour 2024 était de 262 600 tonnes. Ukrtsukor a déclaré dans un communiqué qu’il appartenait à l’Ukraine de prendre l’initiative de fermer sa frontière aux exportations de sucre “dès que possible“. Le syndicat a déclaré qu’il pensait que cela confirmerait la “position constructive” des producteurs de sucre ukrainiens en faveur de l’intégration au marché européen du sucre.

Côté entreprise, Nordzucker, deuxième raffineur de sucre allemand, a annoncé une hausse de 79% de son bénéfice net à € 336 millions pour son exercice 2023/24 clos fin février, les prix élevés du sucre compensant la hausse des coûts, tout en prévenant que la chute des marchés pourrait peser sur les résultats de l’année en cours.

 

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