La Chronique Matières premières agricoles au 3 mai 2024

 La Chronique Matières premières agricoles au 3 mai 2024

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Les Bourses européennes ont terminé hier dans le rouge alors que la Fed a signalé mercredi que le reflux limité de l’inflation ces derniers mois la forcerait à maintenir ses taux élevés plus longtemps qu’attendu. En revanche, la bourse de New-York a fini en hausse n’interprétant pas de la même façon les propos de la Reserve Bank. Au Japon et en Chine les bourses étaient fermées.

L’euro et la livre se replient face au dollar alors que les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé plus qu’attendu aux États-Unis. Le dollar perd 0,1% face à un panier de devises de référence tandis que l’euro cède 0,05% à $1,0704. La livre sterling  se replie de 0,19% à $1,2501.

Quant au pétrole, le Brent est stable à $83,44 le baril, le brut léger américain (WTI) baisse de 0,25% à $78,8.

CACAO

C’est le grand plongeon sur le marché sur cacao qui a littéralement fondu sous une liquidation massive des fonds perdant près de 30% sur la semaine. Les prix du cacao à New York ont chuté hier de $721 la tonne, soit 8,7%, à $7 563 la tonne juste un jour après avoir perdu près de $1 000 dollars la tonne. Le contrat a perdu 29% cette semaine jusqu’à présent. A Londres, les cours ont plongé de 9,6 % à £6 555 par tonne, accumulant une perte de 27 % pour la semaine. “Il s’agit d’un marché du cacao volatil et sans précédent“, estime la Citi. Les spéculateurs ont vendu le marché, qui était monté très haut et avait commencé à baisser la semaine dernière, dans un contexte de baisse de la liquidité alors que les appels de marge ont augmenté.

Mais la chute brutale des cours pourrait aussi indiquer l’attente d’une destruction de la demande suite à la hausse des prix du chocolat et /ou la possibilité d’une situation d’offre et de demande plus équilibrée au cours de la campagne 2024/25, estime Citi.

Au cours des deux prochains mois, le développement des cultures en Côte d’Ivoire et au Ghana deviendra plus clair. Mais pour l’instant les perspectives sont encore sombres. Les deux producteurs majeurs d’Afrique de l’Ouest seraient dans l’incapacité d’assurer la livraison d’environ 500 000 tonnes de cacao pré-vendues à environ £ 2000 livre la tonne et chercheraient désormais de reporter la livraison aux acheteurs lors de la prochaine campagne (Lire : 500 000 tonnes de cacao pré-vendues non livrables par la Côte d’Ivoire et le Ghana).

En Côte d’Ivoire, les arrivées dans les ports sur la période du 1er octobre au 28 avril s’élèvent à 1,354 million de tonnes, en baisse de 29% par rapport à la même période en 2023/24, selon les exportateurs. Dans la plupart des principales régions productrices de cacao, des pluies régulières sont attendues sur le moi de mai pour favoriser la petite récolte (avril-septembre).

Côté entreprise, la société ivoirienne de transformation du cacao Transcao-CI a rejoint la fondation ICI en tant que membre dans le cadre de son engagement en faveur de la durabilité.

CAFÉ

Nette correction aussi sur le marché du café, dont les cours du Robusta ont grimpé de 40% au cours des deux derniers mois pour atteindre un record jeudi dernier à $4 338 la tonne. Le Robusta, échéance juillet, a clôturé hier à Londres à $3 680 contre $4 151 vendredi dernier. Même tendance pour l’Arabica à New York, partie de $2,24 vendredi dernier, la livre a terminé hier à $2,061. “La hausse était probablement exagérée et inattendue et elle redescend maintenant de la même manière“, estime Stephen Hurst, négociant chez Mercanta Coffee. Précisant que les prix du café Robusta étaient mûrs pour une correction, car ils ont récemment atteint des prix équivalant à ceux de l’Arabica de bonne qualité dans certains pays, ce qui est inhabituel.

La reconstitution des stocks a aussi pesé sur les prix. Les stocks de café Arabica surveillés par ICE ont atteint mercredi un sommet d’un an à 667 376 sacs contre seulement environ 250 000 sacs plus tôt dans l’année avec plus de 80 000 tonnes en attente de classement. Pour le Robusta, les stocks sur l’ICE se sont aussi partiellement reconstitués à 3 945 lots, soit un sommet de 5 mois.

En Asie, les activités commerciales n’ont pas encore pleinement reprises au Vietnam après les vacances. Les prix demeurent soutenus. Quelques pluies éparses sont tombées mais elles ne sont pas suffisantes, la sécheresse demeure une vive préoccupation. Dans les Central Highlands, les caféiculteurs cédaient leurs grains entre 132 500 et 133 200 dongs ($5,22-$ 5,25) le kilo contre 128 200 à 129 500 dongs la semaine dernière.

Le Vietnam a exporté 756 000 tonnes de café au cours des quatre premiers mois de cette année, en hausse de 5,4% par rapport à l’année précédente, selon les données gouvernementales publiées lundi. En valeur, elles ont grimpé de 58% à $2,57 milliards.

En Indonésie, le Robusta de Sumatra a été proposé avec une prime de $720-$ 820 pour le contrat de mai, contre $600 la semaine dernière, tandis que le contrat de juillet bénéficierai d’une prime de $875-$975 contre $500-$560 la semaine dernière. “Le prix d’aujourd’hui est très déroutant car la hausse est tout simplement imprévisible pour le contrat de juillet“, indique un négociant.

L’Indonésie a exporté 3 093,4 tonnes de grains de café Robusta depuis l’île de Sumatra, en baisse de 58,9 % par rapport au même mois de l’année dernière, selon les données du bureau commercial de la province de Lampung.

Le Honduras a exporté 762 231 sacs de 60 kilos de café en avril, en hausse de 2,3% selon l’institut national du café Ihcafe. Sur les sept premiers mois de la campagne 2023/24, les exportations ont totalisé 2,7 millions de sacs, en baisse de 1,7% par rapport à la même période en 2022/23.

Au Costa Rica, les exportations de café ont grimpé de 18% au mois d’avril à 138 323 sacs de 60 kilos, selon l’Icafe. Sur les sept premiers mois de la campagne 2023/24, elles sont en baisse de 6,6% à 452 328 sacs.

Le Myanmar prévoit d’exporter environ 2 000 tonnes de café en 2024-2025 selon l’Association du café du Myanmar.

Côté entreprise, le géant américain du café Starbucks a vu sont chiffre d’affaires reculer de 1,8% sur un an à $8,56 milliards au 2ème trimestre clos le 31 mars et son bénéfice chuter de 15% à $772,4 millions (Lire : Première baisse en 3 ans des ventes du géant du café Starbukcs).

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc a à nouveau glissé cette semaine où la Chine était en grande partie absente pour cause de congé. Sur l’Oskaka Exchange, les cours ont clôturé hier à 302,7 yens ($1,95) le kilo contre 305,4 yens vendredi dernier. Les marchés tant au Japon qu’en Chine sont fermés aujourd’hui, le caoutchouc enregistre donc sa cinquième perte hebdomadaire.

Alors que la Chine prend de longues vacances, les échanges sont faibles et la demande terne tandis que la saigné a commencé dans les zones de production de caoutchouc en Asie du Sud-Est et en Côte d’Ivoire ce qui ajoute une pression sur les prix. Les prix physiques « se sont négociés à la baisse, ce qui a créé davantage de pression sur les contrats à terme pour qu’ils se corrigent après de fortes hausses au premier trimestre de cette année », indique Farah Miller, PDG d’Helixtap Technologies. Le prix de la feuille de caoutchouc fumée de référence thaïlandaise destinée à l’exportation (RSS3) était de 83,13 bahts thaïlandais ($2,25) le kilo franco à bord jeudi, soit 0,37 % de moins que mardi.

COTON

Dégringolade aussi sur le marché du coton où les cours sur l’ICE pour l’échéance juillet ont terminé hier à 75,62 cents la livre contre 80,9 cents vendredi denier. “Le marché a commencé à ressentir une certaine pression à la vente et a atteint de nouveaux plus bas… La majeure partie de cela semble liée à l’arrivée de ventes techniques, car le marché a suivi une tendance à la baisse assez constante”, indique à Reuters Bailey Thomen de StoneX Group. Ajoutant “Nous constatons que cela vient principalement de l’aspect spéculatif du marché, qui pousse les prix à la baisse constante“. Mais la demande est aussi toujours atone.

En Ouzbékistan, la production de coton fibre au cours de la campagne de commercialisation 2024/25 devrait atteindre 699 000 tonnes, en hausse de 12,6% selon le département américain de l’Agriculture (Usda). La consommation devrait continuer à dépasser lentement la production à mesure que la capacité de transformation augmente grâce à l’investissement du gouvernement. En 2024/25, la consommation de coton fibre devrait augmenter à 725 000 tonnes, contre 625 000 tonnes en 2023/24. Quant aux importations, elles sont attendues à 25 000 tonnes.

Le Mali a fixé les conditions pour la campagne 2024/25 avec un prix au producteur en hausse à FCFA 300 le kilo (Lire : Le Mali réaffirme son soutien au coton avec un prix garanti en hausse en 2024/25).

Côté entreprise, surenchère pour acquérir le premier producteur australien de coton, Namoi Cotton où Olam Agri et Louis Dreyfus Company se livrent à un intense combat (Lire : Âpre combat entre Louis Dreyfus et Olam pour l’acquisition du producteur australien de coton, Namoi Cotton).

HUILE DE PALME

L’huile de palme ne fait pas exception. Elle s’inscrit en légère baisse et se dirige vers une quatrième semaine consécutive en recul avec une clôture hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 3 844 ringgits ($808,92) la tonne contre 3 896 ringgits la semaine dernière. Les prix des huiles concurrentes, en particulier le soja, exerce une pression ainsi que une demande en recul et en dépit du rebond des importations indiennes (voir ci-dessous). Les exportations de malaisiennes d’huile de palme ont chuté entre 9 % et 11,5 % en avril par rapport au mois précédent, selon les inspecteurs de fret Intertek Testing Services et Amspec Agri.

Le contrat d’huile de palme brute de Bursa Malaisie attend de nouvelles pistes en mai, anticipant une production plus élevée et une baisse des exportations“, souligne un négociant basé à Kuala Lumpur.

 En Inde, les importations d’huile de palme ont bondi de 41 % en avril à 682 000 tonnes par rapport au mois précédent pour atteindre leur plus haut niveau en trois mois, la baisse des prix ayant incité les raffineurs à augmenter leurs achats, selon une enquête réalisée par Reuters auprès de cinq distributeurs. Les importations d’huile de palme brute sont proposées à environ $920 la tonne CIF en Inde pour une livraison en juin, tandis que l’huile de soja et l’huile de tournesol sont proposées respectivement à environ $920 dollars et $945 dollars, ont indiqué les revendeurs. Il y a un mois, le CPO coûtait près de $50 la tonne de plus que ses concurrents. La hausse devrait se poursuivre en mai pour atteindre environ 700 000 tonnes estime Sandeep Bajoria, PDG de Sunvin Group.

L’Indonésie a vu ses exportations d’huile de palme chuter d’un quart en février, les acheteurs se tournant vers des huiles végétales concurrentes moins chères. L’Indonésie a expédié 2,17 millions de tonnes (Mt) de produits à base d’huile de palme en février, contre 2,91 Mt en février 2023, selon les données de l’Association indonésienne de l’huile de palme (Gapki). La consommation intérieure d’huile de palme en février a légèrement augmenté pour atteindre 1,86 Mt, contre 1,80 million de tonnes un an plus tôt, tirée par une demande accrue de biodiesel. L’Indonésie a produit 3,88 Mt d’huile de palme brute en février et les stocks ont atteint 3,26 Mt à la fin du mois.

L’Indonésie a maintenu sa taxe et son prélèvement à l’exportation d’huile de palme inchangés pour le mois de mai, à $52 la tonne et $90 la tonne, respectivement.

RIZ

En Asie, les prix à l’exportation sont en légère hausse en Thaïlande et au Vietnam et inchangés en Inde.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% étaient inchangés à $528-$536 la tonne cette semaine dans un marché calme avec peu de mouvement, les acheteurs reportant leurs achats.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont légèrement augmenté à $588-$595 la tonne par contre $580-$585 la semaine dernière. Les prix resteraient élevés en raison de la demande intérieure, indique un négociant à Bangkok, ajoutant que la sécheresse pourrait maintenir les prix à un niveau élevé.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont en légère hausse à $577-$580. Les marchés étaient fermés du lundi au mercredi.

Le Vietnam a exporté 3,23 millions de tonnes (Mt) de riz au cours des quatre premiers mois de cette année, en hausse de 11,7% par rapport à l’année précédente, selon les données gouvernementales publiées lundi. En valeur, elles ont augmenté de 36,5% pour atteindre $2,08 milliards.

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