La Chronique matières premières au 2 mars 2023

 La Chronique matières premières au 2 mars  2023
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Les principales bourses européennes devraient poursuivre leur hausse aujourd’hui, dans le sillage de Wall Street hier après les déclarations de Raphael Bostic, le président de la Réserve fédérale d’Atlanta, qui s’est prononcé pour une augmentation des taux “lente et régulière” d’un quart de point, ajoutant que l’impact du resserrement monétaire pourrait n’être tangible qu’au printemps. Il a estimé, en outre, que la Fed pourrait être en mesure de suspendre ses hausses de taux d’ici cet été. Bien qu’il ne soit pas un membre votant du comité de politique monétaire de la Federal Reserve cette année, ses commentaires ont permis aux actions américaines de rebondir.

Hier, la hausse des bourses européennes s’est inscrite au cours d’une séance volatile marquée par une inflation toujours très forte en zone euro. Selon Eurostat, en excluant l’énergie et les produits alimentaires non transformés, les éléments les plus volatils, la hausse des prix est passée en février de 7,1% à 7,4%, ce qui plaide pour que la Banque centrale européenne (BCE) continue à augmenter ses taux d’intérêt. Compte tenu de la ténacité de l’inflation, les marchés anticipent de plus en plus que la BCE, déjà engagée à relever ses taux d’un demi-point dans deux semaines, les portera à des niveaux plus élevés par la suite, indique Reuters. Selon la présidente de l’institution, Christine Lagarde, des hausses supplémentaires sont “possibles” après mars, en fonction de données entrantes. Le compte-rendu de la réunion de la BCE tenue début février et publié jeudi laisse également entendre que Francfort pourrait bien continuer à relever les taux au-delà de ce mois-ci.

Sur le marché des changes, l’euro a clôturé hier soir à $ 1,0596.

Sur les marchés pétroliers, les signes d’une forte reprise économique en Chine, premier pays importateur de brut, ont été contrebalancés par les craintes concernant l’impact d’une éventuelle hausse des taux. Le Brent a clôturé hier soir à $ 84,83 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 78,33.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALME RIZ -SUCRE

CACAO

Après avoir grimpé mercredi à un pic qui n’avait plus été enregistré depuis six ans, à £ 2 177, la tonne de cacao a clôturé hier soir à Londres à £ 2 141, partie de £ 2 116 en fin de semaine dernière. Sur la place financière de New York, la tonne a clôturé à $ 2 790, partie de $ 2 748 sur le terme mai. Sur la seule séance d’hier, il a perdu 1,8 % essentiellement en raison de la hausse du dollar qui renchérit le prix de toutes les matières premières puisqu’elles sont cotées en billet vert.

Cette semaine, les arrivages en Côte d’Ivoire ont totalisé 20 000 t dans les deux ports d’Abidjan et de San Pedro contre 48 000 t sur la même semaine la campagne précédente. Depuis son démarrage, le 1er octobre, et jusqu’au 26 février, les arrivages ont totalisé 1,67 millions de tonnes (Mt), en baisse de 2,2% par rapport à la même période la campagne dernière.

Du 1er octobre à fin janvier, les exportations ivoiriennes de cacao ont totalisé 540 314 t, en chute de 9,3% par rapport à la même période la campagne dernière, selon les statistiques douanières provisoires publiées mardi.

L’Organisation internationale du cacao (ICCO) a annoncé mercredi un déficit mondial de fèves de 60 000 tonnes (t) pour la campagne 2022/23 (lire nos informations : L’ICCO voit la campagne mondiale cacao 2022/23 déficitaire de 60 000 t). Elle estime la production mondiale en hausse de 4,1 % à 5,02 Mt, les broyages diminuant légèrement de 0,6 % à 5,03 Mt. L’ICCO, dans une mise à jour trimestrielle, a réduit la taille d’un déficit mondial estimé pour la saison 2021/22 à 287 000 t contre 306 000 t précédemment. Le déficit projeté sur 2022/23 est légèrement inférieur à une prévision médiane de 70 000 t lors d’un sondage Reuters publié le mois dernier. La Côte d’Ivoire devrait connaître une augmentation de sa production de 109 000 t à 2,23 Mt malgré une légère baisse d’une année sur l’autre des arrivées au port. Selon l’ICCO, il y aurait eu des flux commerciaux inhabituels vers les pays voisins. « Actuellement, le prix bord champ fixe en Côte d’Ivoire (Côte d’Ivoire) est estimé à $ 247 la tonne de moins que les prix bord champ estimés dans les pays voisins. Ces marges encouragent les flux transfrontaliers de haricots ivoiriens », estime l’ICCO.

La production de cacao du Ghana devrait augmenter de près de 9 % au cours de la saison 2022/23 pour atteindre 750 000 t, toujours selon l’ICCO. Les broyages mondiaux chuteraient de 30 000 t sur 2022/23, avec des baisses en Europe et dans les Amériques partiellement compensées par des hausses en Afrique et en Asie.

Avec l’inflation en hausse et les banques centrales du monde entier augmentant les taux d’intérêt pour contenir les hausses de prix, les prévisions de broyage pour la saison en cours sont entourées d’incertitude“, a encore déclaré l’ICCO.

A noter que la plupart des pays exportateurs offrent des incitations pour promouvoir la transformation locale des fèves de cacao. “Bien que la demande de cacao dans les économies développées reste incertaine, la transformation à l’origine est en augmentation et changera probablement la donne es broyages mondiaux“, selon l’ICCO.

La Côte d’Ivoire devrait être le premier broyeur mondial en 2022/23 avec 715 000 t, suivie des Pays-Bas avec 620 000 t, ajoute le rapport.

CAFE

Les cours de l’Arabica ont glissé cette semaine, clôturant hier soir sur le marché à terme de New York à $ 1,822 la livre (lb), parti de $ 1 877 vendredi dernier ; elle avait atteint en cours de semaine dernière $ 1,9415. Le Robusta, quant à lui, a enregistré une belle hausse, passant de $ 2 151 la tonne en fin de semaine dernière à $ 2 180 hier soir à Londres.

Sur le marché physique, les disponibilités en Arabica de Colombie se réduisent comme peau de chagrin, les opérateurs se tournant vers l’origine Honduras. Les stocks certifiés d’Arabica de l’ICE s’élevaient à 787 025 sacs au 1er mars, soit en baisse de 100 000 sacs après avoir atteint un pic de sept mois et demi le 8 février dernier.

Sur le segment du seul Robusta, le Vietnam a annoncé mardi une chute de 13,1% de ses exportations sur les mois de janvier et février par rapport à un an auparavant, soit une baisse de 5 millions de sacs de 60 kg (Ms). A noter que les revenus générés ont dégringolé de 14,6% à $ 703 millions.

Cette semaine, toujours au Vietnam, les caféiculteurs des Central Highlands ont vendu leur café entre 46 700 et 48 000 dongs le kilo ($ 1,97-2,06) contre 45 000 à 49 500 dongs la semaine dernière. En Indonésie, on s’attend à une baisse de production, ce qui fait grimper les primes. Cette semaine, sur les contrats mai, Reuters a constaté des primes à l’export allant de $ 40 à $ 120 contre $ 50 à $ 60 la semaine dernière. L’Indonésie a exporté 15 006 t de Robusta de Sumatra de la province de Lampung, en chute de 32,58% par rapport à janvier 2022.

Toujours sur le segment des Robusta, la Côte d’Ivoire a exporté 914 t de café en janvier, enregistrant un bond de 371,1% par rapport à janvier 2022, selon les statistiques douanières provisoires.

Au Brésil, la consommation intérieure a glissé de 1,01 % à 21,3 Ms sur 2021/22 (novembre à octobre) durant la campagne 2021/22 en raison du renchérissement du prix du café mais elle devrait reprendre cette année, estime l’Association brésilienne de l’industrie du café (Abic). En effet, les prix au détail du café ont augmenté d’environ 51 % en 2021 tandis que la matière première a bondi de 137 %. En 2022, le prix de l’Arabica a baissé de 27,7 % mais l’industrie a poursuivi la hausse des prix : ainsi, le prix au détail a augmenté en moyenne de 35,4 %. Le président de l’Abic, Pavel Cardoso, a indiqué que le grain de café représente environ 70% des coûts de production de l’industrie. Pour cette année, le directeur exécutif d’Abic, Celírio Inácio da Silva, a ajouté que l’on s’attend à une reprise de la consommation qui était en légère augmentation depuis 2019. Ceci dit, le Brésil demeure, bien évidemment, deuxième consommateur de café au monde derrière les Etats-Unis avec une différence d’environ 4,7 Ms. Selon une enquête de l’Abic, la consommation de café en grains s’élève à 5,96 kg par habitant/an, en baisse de 1,61 %.

Côté production, rappelons que la filière brésilienne a été affectée par de graves problèmes météorologiques en 2021 et 2022, avec la sécheresse et le gel dans les principales régions productrices de la variété Arabica, ce qui a réduit l’offre.

La récolte 2023 est estimée par la Conab à 54,94 Ms, en hausse de 7,9% par rapport à 2022, avec une augmentation des superficies de production ainsi qu’une meilleure productivité dans d’importantes régions caféières. “Même avec une récolte légèrement plus importante qu’en 2022, nous ne livrons pas d’importants volumes, mais des volumes ajustés”à la consommation intérieure et à la demande à l’exportation, a déclaré le directeur exécutif d’Abic. C’est pourquoi il estime que les prix ne baisseront pas cette année.

CAOUTCHOUC

Rebond du marché du caoutchouc impulsé par la Chine. Les cours ont grimpé à 231 yens ($1,69) le kilo hier sur l’Osaka Exchange contre 225 yens vendredi dernier. Même tendance à Shanghai avec une clôture hier à 2 293 yuans ($1 820) la tonne contre 4 203 yuans.

En effet, en Chine, premier consommateur mondial de caoutchouc, l’activité manufacturière a augmenté à son rythme le plus rapide depuis plus d’une décennie en février, selon les chiffres officiels publiés mercredi. L’indice des directeurs d’achat, le PMI, s’est établi en janvier à 52,6 points contre 50,1 un mois plus tôt, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). Une tendance confirmée par  l’indice PMI manufacturier indépendant calculé par Caixin/Markit qui a progressé au mois de février à 51,6 contre 49,2 en janvier.

La Chine affiche également un objectif de croissance plus ambitieux à 6% pour 2023 tandis que le prochain Congrès national du peuple en Chine devrait annoncer des mesures pour soutenir l’économie.

En Thaïlande, le cabinet a approuvé un programme de garantie des revenus aux producteurs de caoutchouc pour la campagne 2022/23 d’un montant de 7,6 milliards de bath (€206 millions). Le programme couvrira 1,6 million de producteurs de caoutchouc avec une plantation combinée de 18,2 millions de rai (un rai = 1 600 m2) de caoutchouc, selon Nakorn Tangavirapat, gouverneur de l’Autorité thaïlandaise du caoutchouc.

Ce programme, mis en place pour la quatrième année consécutive, offre une indemnisation  aux agriculteurs lorsque les prix du marché du caoutchouc tombent en dessous du niveau de référence. Le prix maximum garanti est de 60 bahts par kilogramme pour la feuille de caoutchouc brut, 57 bahts par kg pour le latex et 23 bahts par kilo pour les fonds de tasse, limité à 25 rai par famille. Les saigneurs de caoutchouc sont éligibles pour recevoir 40% des prix, les propriétaires obtenant 60%. Sur le nombre total d’agriculteurs éligibles, 1,37 million sont des propriétaires de plantations et des métayers, le reste étant des saigneurs.

Le Myanmar a expédié plus de 200 000 tonnes de caoutchouc entre avril 2022 et février 2023 et vise 300 000 tonnes sur l’ensemble de l’année.

Côté entreprises, Toyota Motor Corp a augmenté la production mondiale de véhicules de 9 % en janvier, marquant sa première augmentation en trois mois, mais toujours en deçà de son plan en raison des pénuries de pièces liées à la Covid-19.

COTON

Peu de visibilité sur le marché du coton qui se négocie toujours dans une fourchette étroite et qui cette semaine a baissé avec une clôture hier sur l’ICE à 83,71 cents la livre  contre 84,9 cents vendredi dernier.

« Tout est mouvant et la fameuse gomme du trader est utile un nombre incalculable de fois par jour » soulignait Mambo Commodities. En effet cette semaine, l’annonce mercredi d’une reprise de la production manufacturière en Chine, qui a  augmenté à son rythme le plus rapide depuis plus d’une décennie en février, a donné une impulsion positive. Mais dès le lendemain, le rapport des ventes hebdomadaires de coton américain du département américain de l’Agriculture (USDA) montrait une chute de 60% des ventes nettes de coton par rapport à la semaine dernière et de 27% par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes alors même que l’on constatait ces dernières semaines une hausse de la demande, à l’exception du Bangladesh et du Pakistan entravés par l’absence de devises pour importer.

La Côte d’Ivoire a exporté 9 843 tonnes de coton en janvier, en baisse de près de 68 % par rapport au même mois l’an dernier, ont révélé mardi des données portuaires provisoires. Le principal port d’Abidjan est également le principal point d’exportation du coton produit par les voisins enclavés de la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso.

En Espagne, le Journal Officiel de l’État (BOE) a publié l’arrêté du ministère de l’Agriculture, de la pêche et de l’alimentation qui établit les conditions pour recevoir le paiement spécifique pour la culture du coton, dans le cadre de l’aide de la Politique agricole commune (PAC), correspondant à la campagne 2023/2024 et suivantes. La dotation budgétaire annuelle pour ce paiement spécifique est de €59, 6 millions pour une superficie de base nationale de 48 000 hectares, ce qui représente un montant unitaire estimé de €1 241  par hectare éligible. En cas de dépassement de cette superficie de base nationale, le montant prévu de l’aide à l’hectare est réduit proportionnellement.

HUILE DE PALME

Alors que l’huile de palme a enregistré un gain d’environ 8% sur le mois de février, elle devrait marquer une quatrième hausse hebdomadaire consécutive. Hier les cours sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange ont clôturé à 4 293 ringgits ($059,76) contre 4 203 ringgits vendredi dernier.

Un marché haussier porté par les fortes pluies et les inondations continues en Malaisie, qui entravent l’approvisionnement, et la suppression par l’Inde du quota d’importation en franchise de droits pour l’huile de tournesol après l’huile de soja (lire ci-dessous). On observe aussi une certaine inquiétude concernant la livraison d’huile de tournesol depuis l’Ukraine, la Russie ayant déclaré mercredi qu’elle n’accepterait de prolonger l’accord sur les céréales de la mer Noire que si les intérêts de ses propres producteurs agricoles sont pris en compte.

Fitch Solutions Country Risk and Industry Research estime que le marché mondial de l’huile de palme pourrait être pour la première fois depuis 2015/16 en déficit en 2022/23 de l’ordre de 100 000 tonnes en raison de l’augmentation en Indonésie du mandat de biodiel (B30). Néanmoins, Fitch Solutions maintient ses prévisions à court terme du prix de l’huile de palme à  3 800 ringgits la tonne en moyenne jusqu’en 2023, bien qu’avec des risques à la hausse, et de 3 400 ringgits jusqu’en 2024.

L’Inde devrait voir ses importations d’huile de palme grimper à 15 millions de tonnes (Mt) d’ici octobre 2023 contre 14,15 Mt il y a un an selon Sandeep Bajoria, directeur général de la  société de courtage et de conseil en huile végétale, Sunvin Group.  “La population de l’Inde augmente, nous avons plus de 1,4 milliard d’habitants. Avec une consommation par habitant de 17 kg et une forte croissance économique, nous prévoyons que les importations d’huiles comestibles de l’Inde augmenteront” a-t-il déclaré lors d’une conférence sur les céréales à Singapour.  Et l’huile de palme, avec son différentiel de prix par rapport à l’huile de soja, devrait gagner des parts de marché.

Selon Sandeep Bajoria, les importations d’huile de palme devraient atteindre 8,75 Mt  au cours de l’année, contre 8,26 Mt il y a un an tandis que celles  d’huile de soja  s’établiraient à 3,75 Mt en 2022/23, contre environ 4,0 millions de tonnes l’an dernier. Enfin,  pour l’huile de tournesol, les importations de l’Inde devraient atteindre 2,5 Mt en 2022/23, contre 1,88 Mt il y a un an.

En outre, l’Inde a annoncé mercredi qu’elle supprimerait un quota d’importation en franchise de droits de 2 millions de tonnes d’huile de tournesol brute pour le prochain exercice budgétaire commençant le 1er avril.

Toutefois, les importations indiennes d’huile de palme en février ont chuté de 30% par rapport à janvier pour atteindre leur plus bas niveau en 8 mois, les raffineurs préférant réduire leurs stocks alors que les stocks s’accumulaient à la suite d’importations excessives d’octobre à janvier, ont déclaré cinq négociants à Reuters. Elles seraient tombées à 586 000 tonnes selon la moyenne des estimations des cinq négociants. Celles de soja et de tournesol reculeraient aussi respectivement de 7,3% (340 000 tonnes)   et de 67% (150 000 tonnes).

L’Indonésie, premier exportateur mondial d’huile de palme, prévoit d’exiger que les exportations d’huile de palme brute passent par une bourse à terme afin de créer le prix de référence du pays, a déclaré jeudi Didid Noordiatmoko, chef du régulateur, régulateur des contrats à terme sur matières première Bappebti. “Les autorités élaborent un système commercial pour l’huile de palme brute qui devrait être lancé en juin“, a déclaré Didid Noordiatmoko. Les détails de la politique sont toujours en cours de discussion a-t-il précisé.

RIZ

Les prix du riz à l’exportation ont baissé cette semaine dans tous les pays.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont baissé à $390-$395 la tonne contre $397-$404 la semaine dernière. Une chute provoquée par un ralentissement des achats des pays africains et par une dépréciation de la roupie.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5%  ont légèrement baissé à $450-$460  la tonne contre $460 la semaine dernière. “L’offre et la demande ont été réduites car c’est le début du mois, (donc) nous devons attendre la nouvelle récolte“, a déclaré à Reuters un négociant  basé à Bangkok.

Les exportations de riz en janvier ont grimpé à 805 519 tonnes, en hausse de 75,2% par rapport à janvier 2022, selon le ministère du Commerce. En valeur, elles ont progressé de 78,76% à 14,28 milliards de baths ($406,72 millions). Une hausse imputable à la dépréciation du bath mais aussi à la demande du Moyen-Orient. Cette région a été le seul marché en croissance l’année dernière absorbant 2,02 millions de tonnes (Mt), soit 26% des exportations totales.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont aussi chuté à $440-$445 la tonne contre $457 la  semaine dernière avec la hausse de l’approvisionnement de la récolte hiver-printemps. Ils pourraient davantage baisser alors que la récolte culmine ce mois-ci.

Les exportations de riz au cours de la période janvier-février ont chuté  d’environ 18,8% par rapport à l’année précédente à 789 000 tonnes, selon les données du gouvernement publiées mardi. En valeur, elles sont en baisse de 10,8 % à $417 millions.

En Indonésie, la production de riz est estimée à 13,79 millions de tonnes  (Mt) pour la période de récolte de janvier à avril de cette année, en hausse de 0,56% par rapport à l’année précédente, ont révélé mercredi les données du bureau des statistiques du pays. Toutefois,  « le potentiel de production de riz pourrait être corrigé en raison de l’impact des conditions météorologiques en février”, a déclaré Pudji Ismartini, un responsable de Statistics Indonesia.

SUCRE

C’est l’euphorie ! Le cours du sucre roux a grimpé mercredi à son plus haut sur l’échéance mai, touchant 20,65 cents pour redescendre et clôturer en fin de séance à 20,31 cents, soit 0,03 cents de plus que vendredi dernier. En revanche, à Londres, le sucre blanc a pris du poids, passant de $ 562 vendredi dernier à $ 572,80 hier soir. En cours de séance hier, il a touché $ 580 la tonne, soit son prix le plus élevé depuis la cotation de l’échéance mai.

Un sucre dopé par la situation en Inde où les conditions météorologiques ont fait réviser à la baisse les perspectives de production. Et elles pourraient encore être abaissées. En effet, rappelons que plus de deux douzaines d’usines du Maharashtra, le plus important État indien producteur de sucre, ont cessé de broyer la canne fin février, soit près de deux mois plus tôt que l’année dernière. Ainsi, le Maharashtra pourrait produirait beaucoup moins de sucre que l’estimation initiale de 13,8 Mt ce qui ferait baisser la production totale du pays. Cette baisse de production pourrait empêcher le deuxième exportateur mondial d’autoriser des exportations supplémentaires, soutenant potentiellement les prix mondiaux et permettant à ses rivaux, le Brésil et la Thaïlande, d’augmenter leurs exportations.

Ceci dit, l’Inde pourrait exporter jusqu’à un million de tonnes de sucre de plus sur 2022/23 si la production se situe dans la partie supérieure des estimations actuelles, a déclaré

Mercredi, à l’occasion de la conférence sur le sucre de Dubaï, Avantika Saraogi de Balrampur Chini Mills a estimé que la production de sucre en Inde pourrait se situer entre 33,5 millions et 34,5 Mt. Rappelons que, fin janvier, l’Indian Sugar Mills Association (ISMA) avait réduit ses prévisions à 34 Mt sur 2022/23 tandis qu’All India Sugar Trade Association (AISTA) l’estime à 33,5 Mt.

L’Inde n’a exporté que 6,1 Mt de sucre jusqu’à présent en 2022/23, contre un record de 11 Mt la campagne précédente. Les responsables du gouvernement et de l’industrie ont minimisé la perspective d’une augmentation des exportations en raison d’une baisse attendue de la production, en particulier dans le principal État producteur du Maharashtra, confiait-il à Reuters. Cependant, si la récolte dépasse 34 Mt, estime-t-il, et si le gouvernement constate en avril que les stocks sont suffisants, il pourrait bien approuver jusqu’à un million de tonnes d’exportations supplémentaires.

L’Inde s’est fixé un objectif de 20% d’éthanol mélangé à l’essence d’ici 2025, contre un niveau actuel d’environ 10%, dans le but d’économiser des devises, de réduire les émissions de carbone et d’améliorer la qualité de l’air. Sonjoy Mohanty, directeur général de l’ISMA, a déclaré que le détournement d’éthanol augmentait rapidement et que l’objectif de 20 % de mélange d’ici 2025/26 serait atteint. Rahil Shaikh, vice-président de l’AISTA, a déclaré à la conférence qu’environ 4,5 millions de tonnes de saccharose étaient actuellement détournées pour fabriquer de l’éthanol, le gouvernement donnant la priorité à l’éthanol et au marché intérieur du sucre plutôt qu’aux exportations.

Rappelons que le Maharashtra, qui représente plus d’un tiers de la production de sucre de l’Inde, a produit 9,51 Mt depuis le début de la campagne de commercialisation 2022/23 qui a débuté le 1er octobre, contre 9,73 Mt sur la même période la campagne dernière, a déclaré hier à Reuters un haut responsable du gouvernement. “Dans la division de Solapur, 13 usines ont fermé et 20 autres fermeront dans quinze jours”, a déclaré le responsable du gouvernement de l’État, qui a refusé d’être identifié. En 2021/22, les sucreries du Maharashtra ont été opérationnelles jusqu’à la mi-juin car la récolte dernière était record.

 

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